Dialoguer à l’Africaine

Monsieur Dieudonné, est-ce que je peux utiliser votre ordinateur?
Vous voulez faire quoi, Monsieur Jan?
J’ai besoin d’acces à l’internet.
Je vous prète mon ordinateur, monsieur Jan. Il est gros comme un hippotame et lent comme un lion paresseux.
C’est pas grave, Dieudonné. Merci pour l’ulilisation. Je vois que c’est un HP 630.
Non monsieur Jan, on appelle ça un ordinateur de brousse.

Est-ce que vous avez des enfants, Monsieur Jan?
Oui, Madame Marceline. Un garçon et une fille.
Comment s’appellent-ils?
Pauline et Joseph, Marceline.
Ce sont des noms Français. On pensait que vous êtes Hollandais.
Non, Marceline, je suis Flamand. Et parce que je m’appelle Flamend, je suis un bon Belge.
Je ne comprends pas, Monsieur Jan.
Moi non plus, Marceline.
Vive la Belgique.
Vive le Bénin.

Monsieur Jan?
Oui, Singla.
Je veux devenir votre fils.
Mais tu es un homme de quarante ans. Pourquoi?
Je veux un ordinateur.
Heu?
Tous le blancs donnent un ordinateur à leur fils.
Ah bon?

Monsieur Jan?
Oui, Félicité?
Je veux vous marier!
Pourquoi, Félicité?
Je veux quitter le Togo et vivre avec vous à Bruxelles.
Mon épouse ne sera pas d’accord.
Ce n’est pas grave, monsieur Jan. Je ne suis pas jalouse.

Madame?
Monsieur!
Madame, je veux vous féliciter pour votre hotel. C’est sans doute le meilleur hotel de Bénin.
Merci, Monsieur. Mais, vous allez dire mais.
Oui. Est ce que vous avec du papier de toilette?
Euh, non.
Pardon?
Non, les gens apportent leur propre papier de toilette.
Et si, par hasard, un de vos clients n’était pas au courant de cette coutume?
Une chemise, monsieur, ou les pages d’un livre. Ou la main.
Vous plaisantez, Madame.
Pas du tout, Monsieur.
Et quand votre client a une diarree virulente?
Dans ce cas-là monsieur, je vous prète quelques pages de mon rouleau personnel.
Vous êtes une grande humanitaire, Madame!